Pour la grande majorité des appellations du monde un peu moins de 20 % de tous les vins produits ont la constitution nécessaire pour être considérés comme des vins de garde, c’est-à-dire qu’ils doivent être conservés pendant plusieurs années afin qu'ils puissent nous révéler leur plein potentiel. Le temps de garde d'un vin varie donc en fonction de deux éléments : l'appellation et le millésime (année de production). Mais encore faut-il savoir comment et sur combien d'années on peut les conserver : trois ans ? cinq ans ? dix ? voire vingt ans et plus ?
La règle générale est que l’on peut conserver les vins tanniques s’ils proviennent d’une bonne année de production et d’un domaine de belle réputation. On parle ici des bouteilles exceptionnelles, celles qu’on oublient pour longtemps au fin fond de la cave. Élevées dans des barriques de chêne neuf, elles nous révèlent des notes boisées, toastées, épicées et qui côtoient les fruits rouges très mûrs, voire confits, avec des traces de vanilles laissées par le passage du bois. Comme ces vins sont pourvus de tanins très serrés, ils sont plutôt austères dans leur jeunesse et s’apprécient plus avec le passage du temps. Ce sont des vins à base de Cabernet-Sauvignon, de Mourvèdre, de Syrah et de Nebbiolo italien. Ils nous proviennent des appellations Bandol, Côte-Rôtie, Haut-Médoc, Hermitage, Margaux, Pomerol ou encore d’Italie avec le Barolo ou le Barbaresco. On parle aussi de la catégorie Premier et Grand Cru de Bourgogne, produit en quantité très limitée, et caractérisé par de puissantes arômes. Et ici, comme avec tous les rouges de Bourgogne, on n’y retrouve qu’un seul cépage, le Pinot Noir.
Le millésime est essentiel dans la possibilité de garde d’une bouteille et il faut avant tout se référer à un tableau des millésimes pour y choisir une année de production à fort potentielle de garde (ex. Bordeaux 2000 ou 2005, Bourgogne 2005, ou encore Barolo et Barbaresco sortie du Piémont italien entre 1996 et 1998). Et, lorsque l’on parle de vin de garde, on parle nécessairement de ses conditions de conservation. Il faut d’abord voir à la température (entre 10° C et 12° C) pour que le vin évolue à un rythme idéal et toujours verser dans la constance, c’est-à-dire éviter les variations qui feraient gonfler et dégonfler les bouchons, laissant ainsi s’échapper notre précieux liquide. On doit également voir à conserver un taux d'humidité supérieur à 70% afin d’éviter la détérioration des bouchons. Et si le vin ne dort pas en cave ou encore dans notre cellier d’appartement, il faut aussi penser à l’aération pour éviter les odeurs de renfermé qui se communiqueraient au vin et le conserver dans un endroit exclusif sans contact avec tout autre éléments. De plus, la lumière doit être discrète et les bouteilles doivent être couchées, assurant ainsi un contact permanent du liquide avec le bouchon.
Comme vous le constatez, la conservation d’une bouteille pour une longue période n’est pas une mince affaire. Et comme les prix sont souvent hors de prix, il vaut mieux se rabattre sur un bon conseiller en vin, avoir de bonnes conditions de garde et être patient, très patient.
Et pour ceux et celles qui non pas cette patience mais sont munis de beaucoup de $$, on peut toujours se rabattre sur les ventes aux enchères et dénicher une bouteille marquée par l’effet du temps. Quelques exemples : Petrus magnum 1989 à 15 000$ ou 1990 à 17 000$, et encore mieux avec une caisse de 6 bouteilles de 1993, 1994, 1995, 1998, 1999, 2000 pour environ 16 000$.
Bonne conservation.
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