mercredi 14 juillet 2010

Le vin, c’est aussi une question de familles.

Chacun sait que l’univers du vin est vaste et qu’on peut facilement si perdre si l’on ne se fixe pas quelques balises pour nous éclairer lors de nos escapades sous les étalages de la SAQ. Or, tout comme en musique, en peinture ou en littérature, le monde de la viticulture comprend lui aussi ses styles et ses références. On parle alors de familles de vin qui nous permettent de mieux choisir une bouteille en fonction de nos goûts et de nos attentes. Voyons donc ce qu'il en ressort dans le monde des rouges.

On trouve tout d’abord les vins rouges légers et fruités. On parle ici des vins de plaisirs immédiats, des vins gouleyants, frais, légers et faciles à boire. Ils sont peu tanniques, munis d’une belle acidité, et débordent de petits fruits rouges avec une finale qui est souvent rafraîchissante. Ce sont des vins de terrasses au coeur de l’été et qui s’accordent avec une cuisine légère et sans complications. Les cépages donnent dans le Gamay, le Pinot noir et le Trousseau, parfois aussi dans le Cabernet Franc, avec des arômes fruitées à souhait. Ils nous arrivent principalement d’Anjou, du Beaujolais, de Bourgogne, de Bourgueil, des Côtes-du-Jura, des Coteaux-du-Lyonnais, des Hautes-Côtes-de-Beaune ou des Hautes-Côtes-de-Nuits. Et pour Italie, c’est le royaume du Valpolicella et du Bardolino de la région de Vénétie dans le nord-est italien. Ce sont des vins qui gagnent à être servis frais (entre 12 et 14° C) et surtout à boire jeune, à grandes gorgées, pendant les deux premières années de bouteille, et jamais plus que trois.

Viennent ensuite les vins rouges charnus et fruités.
Ce sont encore des vins simples mais avec une bouche un peu plus charnue et des tanins un peu plus serrés, plus présents, mais sans aucune agressivité et toujours soyeux. Certains fréquentent même l’élevage dans le bois neuf afin de relever leur côté fruité et de nous permettre de découvrir les fruits rouges sous des notes d’épices et de vanilles. À table, ce sont les vins parfait pour le petit gibier et les viandes en sauce comme le bœuf bourguignon par exemple. Les cépages donnent dans le Cabernet franc, mais aussi dans le Carignan, le Merlot, le Grenache, le Pinot Noir, la Syrah, la Mondeuse, et pour l’Italie, le Sangiovese. Ils proviennent plus souvent qu’autrement du Bergerac, du Bordeaux Supérieur, de Buzet, de Chinon, des Côte-de-Castillon, des Côtes chalonnaisse, des Côte-de-Provence ou des Côte-du-Rhône-Village. En Italie, c’est le royaume du Chianti produit en Toscane dans le Nord-Ouest de l’Italie. On les sert généralement entre 15 et 17° C et après un séjour de deux ans en bouteilles afin qu’ils puissent se bonifier. Leur passage en carafe n’est pas obligatoire, mais leur apporte certainement plus de rondeur dans la majorité des cas et leur permet ainsi de s’assouplir à souhait.

Suivent les vins complexes, puissants et généreux.
Ce sont des vins qui offrent un peu plus de caractère et de personnalité. Leurs tanins sont plus étoffés, leur texture plus suave et leur matière plus riche en alcool (ce qui donne une légère sensation de gras en bouche). Ainsi, pour toutes ces raisons, le passage du temps devient obligatoire pour leur permettre de se bonifier et de s’assouplir. On parle inévitablement d’élevage en barriques qui lui donne souvent des odeurs plus complexes avec des notes de boisées et d’épices associées à des fruits noirs très mûrs, voire confits. Ils laissent en bouche une impression de puissance et gagnent donc à séjourner en carafe. Ce sont des vins d’une cuisine riche en saveurs, comme les viandes rouges qui dorment à peine sur le grill, les plats en sauce au vin, les gros gibiers ou les rôties. Les cépages relèvent toujours du Cabernet franc, mais aussi du Carignan, du Grenache, du Mallbec, du Merlot, du Mourvèdre et du Syrah. Ils nous arrivent du Cahors, de Châteauneuf-du-Pape, de Cordières, des Côtes-de-bourg et des Côtes-du-Roussillon-Villages. Fait à noter, les plus dispendieux de cette cathégorie sont à forte proportion de Merlot et proviennent de Pomerol ou de Saint-Émilion. En Espagne, on parle de la Rioja, du Merlot au Chili et des Shiraz d’Australie. On les sert après un minimum de trois ans en bouteille, avec un passage en carafe obligatoire et à une température qui tourne autour de 15 à 17° C.

Finalement, les rouges complexes, tanniques et racés.
Ce sont les bouteilles hors de prix, celles qu’on regarde mais qu’on ne peut pas vraiment se permettre, du moins sans casser son budget. Élevés dans des barriques de chêne neuf, ils nous révèlent des notes boisées, toastées, épicées et qui côtoient les fruits rouges très mûrs, voire confits. Comme ils sont pourvus de tanins très sérrés, ils sont plutôt austères dans leur jeunesse et s’apprécient plus avec le passage du temps. Ce sont des vins à base de Cabernet-Sauvignon, de Mourvèdre, de Syrah et de Nebbiolo italien. Ils nous proviennent des appellations Bandol, Côte-Rôtie, Haut-Médoc, Hermitage, Margaux ou encore d’Italie avec le Barolo ou de Californie avec le Cabernet-sauvignon. Ce sont des bouteilles qui demandent une attention particulière et qu’il faut obligatoirement décanter.

Il me faut aussi mentionner les vins rares et d’exception.
On parle ici de la catégorie Premier et Grand Cru de Bourgogne, produit en quantité limitée, et caractérisé par de puissantes arômes. Ici, comme tous les rouges de Bourgogne, on ne trouve qu’un seul cépage, le Pinot Noir, et qu’un seul prix, le plus élevé.
A suivre...

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