Commençons donc par le début. Comme je suis du Québec, voire du Saguenay, pays de buveurs de bières imperméables, je me dois de vous expliquer que lorsque l’on parle de se procurer du vin au Québec, on doit obligatoirement passer par une société de l’État, la Société des Alcools du Québec, que les gens d’ici appellent la SAQ. Mais n’ayez crainte, avec plus de 400 succursales à son actif, la SAQ offre beaucoup de choix (plus de 11 700 vins, bières, spiritueux et alcools fins en provenance de quelque 60 pays au cours du seul exercice financier 2008-2009). Fondée en 1971, la SAQ est venue prendre la relève de la Commission des liqueurs de Québec (crée en 1921 dans la foulée de la prohibition).
Pour ce qui est de notre consommation « per capita », mis à part la bière, les Québécois préfèrent le vin à tout autre produit alcoolisé. Ainsi, la consommation de vin atteint près de 78% des parts de marché en 2008-2009. Au sommet, les vins rouges, bien sûr, qui représentent 73% des ventes, suivit des vins blancs 23% et des vins rosés 4%. Bref, on parle ici de 137 millions de litre de vin qui se sont vendus en 2008-2009 et, selon les dernières données de Statistiques Canada, les Québécois consomment annuellement quelque 20 litres de vin. Ce qui est peu en ce qui me concerne, car ma consommation personnelle est plutôt à raison d’une moyenne de 1 à 2 bouteilles par semaine, question de garder la forme ou, si vous préférez, de développer le goût. On tourne alors autour de 50 litres annuellement. Wow ! je m’étonne toujours. Est-ce un problème ? Bof ! pas vraiment...
Côté production locale, les vignerons qui s’affichent au Québec ne sont pas légions, notre climat rendant la culture du vin difficile. Et je ne parle pas ici des difficultés rencontrées pour promouvoir les produits au sein de la SAQ. Selon L’Association des Vignerons du Québec (A.V.Q., créée en 1987), on dénombre une cinquantaine de producteurs qui œuvrent dans le monde viticole. Il faut voir que c’est un univers qui demande beaucoup de courage et une bonne sélection de variétés de vignes à période de croissance très courte (climat oblige), combinée à une bonne résistance. En fait, la production d’ici s’apparante pour beaucoup aux méthodes développées dans les pays du nord de l’Europe (i.e. rehaussement des ceps à l’automne pour les protéger du froid et du déchaussement au printemps).
Depuis les 10 dernières années, les vins du Québec gagnent en popularité, du fait d’un meilleur appui de la SAQ –il y a encore beaucoup de chemin à parcourir- et probablement aussi grâce à une plus grande couverture médiatique de la part des chroniqueurs, des journalistes et des sommeliers. Mais, cet accroissement de la demande est essentiellement liée au fait que la qualité des produits offerts ne cesse de nous impressionner et que le savoir-faire de nos vignerons d’ici attire de plus en plus une clientèle qui a soif de découvrir ce qui peut se cacher dans l’univers viticole du Québec. N’en reste qu’à nous maintenant d’aller leur rendre visite.
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